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Diocèse 03 janvier 2023
Messe de requiem pour le Pape Benoît XVI à la cathédrale de Cambrai
Messe de requiem pour le Pape Benoît XVI à la cathédrale de Cambrai 1

Le pape émérite Benoît XVI est décédé le samedi 31 décembre 2022 au monastère Mater Ecclesiae, au Vatican.

Joseph Ratzinger avait été élu pape le 19 avril 2005 (il avait alors succédé à Jean-Paul II), avant de renoncer à sa charge en 2013. « Benoit XVI m’a nommé membre du dicastère pour l’éducation catholique en 2009 à Rome, puis évêque auxiliaire de Strasbourg le 25 juillet 2012 », se souvient Monseigneur Vincent Dollmann, archevêque de Cambrai.

Après l’annonce du décès du Pape émérite, la sonnerie du glas a retenti le jour même à la cathédrale de Cambrai et la messe de 23 h 30 présidée par Monseigneur Dollmann a été célébrée à son intention.

Mercredi 4 janvier, à la veille des funérailles de Benoit XVI, une messe diocésaine de requiem a été célébrée à 18h30 à la cathédrale de Cambrai, précédée d’un chapelet à 18h. A cette occasion a été lu le testament spirituel de Benoît XVI.

 

L’homélie de Monseigneur Dollmann 

« Que cherchez-vous ? », « Où demeures-tu ? », « Venez et vous verrez ! » Ce sont là les premières paroles échangées entre Jésus le Verbe fait chair et les hommes, selon l’évangile de Saint Jean.

« Que cherchez-vous ? »  C’est par une question que Jésus accueille ses premiers apôtres. Il cherche à éveiller leur désir de connaître la vérité et d’en vivre. Devant leur empressement, Jésus pourra ainsi leur proposer de s’ouvrir à son enseignement et d’entrer en compagnonnage avec lui.

« Venez et vous verrez ! ». Jésus ne promet pas à ses disciples une demeure ou une sécurité terrestre, mais il leur propose son compagnonnage pour leur donner accès à la vérité ultime sur Dieu et sur la destinée qu’il veut offrir à l’humanité entière. « Nous avons trouvé le Messie » dira André à son frère Simon. Le Messie cristallisait l’attente du Peuple de Dieu en son intervention définitive pour libérer l’humanité du joug du mal et de la mort et pour lui offrir l’Alliance éternelle promise par les patriarches et les prophètes. Jésus manifestera pleinement qu’il est le Messie, sur la croix par ses bras ouverts que la mort ne pourra plus jamais fermer, comme il l’avait d’ailleurs annoncé aux apôtres en affirmant : « Lorsque je serai élevé de terre, Satan, le prince de ce monde sera jeté dehors et j’attirerai à moi tous les hommes » (Cf. Jn 12,31-32).

A la suite des apôtres et comme successeur de Pierre, le Pape Benoit XVI a cherché à répondre à l’appel du Seigneur et à éveiller l’Eglise et toute l’humanité à la vérité de son enseignement et de sa mission. Il avait d’ailleurs choisi comme devise : « Coopérateurs de la Vérité ».

Coopérateur de la Vérité, Benoit XVI l’a été comme théologien. Il a laissé une œuvre considérable qui interpelle la réflexion des intellectuels du monde entier et qui nourrit en même temps la foi des chercheurs de Dieu et des chrétiens.

Les encycliques que Benoit XVI nous laisse sont centrées sur les vertus théologales de la charité et de l’espérance, elles exposent l’enseignement des Ecritures et de la Tradition de l’Eglise en la mettant en dialogue avec les courants philosophiques modernes. Le Pape François a voulu se situer dans la continuité de son prédécesseur en écrivant sa première encyclique avec lui, sur la vertu théologale de la foi.

Avec Benoit XVI, nous sommes invités à faire confiance en la capacité de notre intelligence pour approcher du mystère de Dieu et donc de notre existence et pour établir un dialogue entre les connaissances scientifiques et théologiques.

 

Coopérateur de la vérité, Benoit XVI l’aura certes été par sa capacité à rendre compte du trésor de la foi chrétienne au monde contemporain, mais surtout par son grand sens du service à travers sa fidélité aux différentes missions. Lors de son homélie d’installation sur le trône de Pierre, il avait ainsi affirmé : « Mon véritable programme de gouvernement est de ne pas faire ma volonté, de ne pas poursuivre mes idées, mais, avec toute l’Eglise, de me mettre à l’écoute de la Parole et de la volonté du Seigneur, et de me laisser guider par Lui ».

Pour Benoit XVI, cette écoute en Eglise du Christ se réalisait dans la liturgie, particulièrement dans la prière des psaumes et dans l’eucharistie, célébrées quotidiennement à travers le monde. Il adhérait pleinement à l’enseignement du Concile Vatican II qui disait à propos de la liturgie que : « Nulle autre action de l’Eglise ne peut atteindre son efficacité au même titre et au même degré » (Sacrosanctum Concilium n.7).

En notre temps où l’avenir paraît incertain et peut susciter des peurs, il est bon d’être invité à retrouver l’attitude sereine de ce Pape. Comme lui, nous avons à nous attacher plus fermement au service du Christ par la fidélité à nos différentes missions et à vivre de la liturgie de l’Eglise où le Christ la soutient comme son Maitre et son Sauveur.

Hier comme aujourd’hui, ici comme ailleurs, le Christ se présente à nous dans l’eucharistie et nous pose la question : « Que cherchez-vous ? » Saurons-nous lui répondre « Où demeures-tu ? » pour entendre l’appel « Venez et voyez » ? Le Pape Benoit XVI peut maintenant en prendre la pleine mesure, il entre dans l’éternité où la lumière du Christ resplendit et éclaire pleinement l’intelligence et le cœur des hommes.